Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/198

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— Je tâcherai.

— Eh bien, qu’est-il arrivé, dites ?

— Un homme est sorti d’un buisson, m’a prise dans ses bras et m’a apportée…

— Où cela ?

— Ici, dans mon appartement.

— Ah !…et cet homme, le voyez-vous ?

— Attendez… oui… oui… Oh ! continua Andrée avec un sentiment de dégoût et de malaise. Ah ! c’est encore ce petit Gilbert !

— Gilbert ?

— Oui.

— Que fit-il ?

— Il me déposa sur un sofa.

— Après ?

— Attendez.

— Voyez, voyez, dit Balsamo, je veux que vous voyiez.

— Il écoute… il va dans l’autre chambre… il recule comme effrayé… il entre dans le cabinet de Nicole… Mon Dieu ! mon Dieu !

— Quoi ?

— Un homme le suit ; et moi, moi qui ne peux pas me lever, me défendre, crier, moi qui dors !

— Quel est cet homme ?

— Mon frère ! mon frère !

Et le visage d’Andrée exprima la plus profonde douleur.

— Dites quel est cet homme, ordonna Balsamo, je le veux !

— Le roi, murmura Andrée, c’est le roi.

Philippe frissonna.

— Ah ! murmura Balsamo, je m’en doutais.

— Il s’approche de moi, continua Andrée, il me parle, il me prend dans ses bras, il m’embrasse. Oh ! mon frère ! mon frère !

De grosses larmes roulaient dans les yeux de Philippe, tandis que sa main étreignait la poignée de l’épée que lui avait donnée Balsamo.