Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/104

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Le lendemain de votre appel aux sympathies posthumes des amis de la défunte, je me suis empressé d’y répondre en envoyant vingt francs aux bureaux du Mousquetaire ; aujourd’hui que vous retirez la souscription et que vous invitez les souscripteurs à retirer aussi leurs versements, vous me causez un petit embarras. Mes sentiments superstitieux ne me permettent pas de remettre dans ma bourse de l’argent destiné à m’associer à une œuvre pieuse, même en me proposant de l’employer plus tard à un usage analogue. Je vous prie donc, mon cher ami, de disposer de ces pauvres vingt francs en faveur des petites filles incurables, pour lesquelles vous avez quêté souvent d’une manière si touchante. J’ai oublié le nom de la petite communauté des bonnes sœurs qui se vouent aux soins de ces enfants malheureux, et je vous prie de m’en donner de nouveau l’adresse, car il pourrait bien arriver que j’en eusse besoin dans un moment où des velléités de charité me passent par la tête ; j’aime de temps en temps à faire remettre une carte chez le bon Dieu.

Je suis toujours dans le même état ; mes crampes de gorge sont toujours les mêmes, et elles m’empêchent de faire de longues dictées. Le mot dicter me rappelle, dans ce moment, l’imbécile