Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/56

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d’aubépine, et mets-le sur mes pieds avec le portrait de mon petit ange.

Luguet ne dit pas un mot ; il prit son chapeau, sortit, et, une demi-heure après, rentra avec une brassée d’aubépine qu’il posa sur le pied du lit en y appuyant le portrait de Georges.

Les yeux de la malade se fixèrent alors sur les fleurs et le portrait.

Deux jours et deux nuits, ils restèrent ouverts sans se détourner, sans se fermer, presque sans clignoter.

Il n’y a que les mourants pour avoir une semblable force.


VIII


On arriva ainsi jusqu’au 16, à huit heures du matin.

Luguet était assis au pied du lit, brisé, à bout de forces, assoupi.

La veille, il s’était évanoui deux fois de fatigue ;