Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/65

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M. Falloux s’inclina en homme qui dit ; J’attends.

— Madame Dorval vient de mourir, continuai-je, et dans un tel état de dénûment que c’est à ses amis et à ses admirateurs de se charger de ses funérailles. Je suis de ses amis, j’ai fait ce que j’ai pu ; vous devez être de ses admirateurs, faites ce que vous pouvez.

— Monsieur, me répondit M. Falloux, comme ministre, je ne puis rien ; mon département n’a pas de fonds pour les artistes dramatiques ; mais, comme simple particulier, permettez-moi de vous offrir ma contribution à l’œuvre pieuse.

Et tirant sa bourse de sa poche, il me remit cent francs.

Il n’y avait pas loin de la rue Bellechasse à la rue de Varennes : je remontai en cabriolet, et j’allai porter mes cent francs.

Hugo venait d’en apporter deux cents qu’il était allé prendre, je crois, au ministère de l’intérieur.

Deux cents francs encore, et les premiers frais étaient couverts, et Dorval avait une tombe provisoire de cinq ans.

Pendant ces cinq ans on aviserait.