Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/181

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ment qui semblait inséparable de sa personne, ce collier de velours, large de quatre lignes à peine, et retenu par sa lugubre agrafe de diamans.

— Ah ! c’est vous, citoyen, qui vous chargez de me faire mon portrait ? dit Arsène.

— Oui, balbutia Hoffmann ; oui, madame, et le docteur a bien voulu se charger de répondre de moi.

Hoffmann chercha autour de lui comme pour demander un appui au docteur, mais le docteur avait disparu.

— Eh bien ! s’écria Hoffmann tout troublé ; eh bien !

— Que cherchez-vous, que demandez-vous, citoyen ?

— Mais, madame, je cherche, je demande… je demande le docteur, la personne enfin qui m’a introduit ici.

— Qu’avez-vous besoin de votre introducteur, dit Arsène, puisque vous voilà introduit ?

— Mais, cependant, le docteur, le docteur ? fit Hoffmann.

— Allons ! dit avec impatience Arsène, n’allez-vous pas perdre le temps à le chercher ? Le docteur est à ses affaires, occupons-nous des nôtres.

— Madame, je suis à vos ordres, dit Hoffmann tout tremblant.

— Voyons, vous consentez donc à faire mon portrait ?

— C’est-à-dire que je suis l’homme le plus heureux du monde d’avoir été choisi pour une telle faveur ; seulement je n’ai qu’une crainte.

— Bon ! vous allez faire de la modestie. Eh bien ! si vous ne réussissez pas, j’essayerai un autre. Il veut avoir un portrait de moi. J’ai vu que vous me regardiez en homme qui deviez garder ma ressemblance dans votre mémoire, et je vous ai donné la préférence.