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Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/226

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était posé sur le marbre de l’âtre, blanc aussi comme le pied avec lequel il semblait ne faire qu’un.

Hoffmann jeta un cri.

— Arsène ! Arsène ! dit-il, prenez garde !

— À quoi ? demanda la danseuse.

— Ce tison… ce tison qui touche votre pied…

Et en effet, il couvrait à moitié le pied d’Arsène.

— Ôtez-le, dit-elle tranquillement.

Hoffmann se baissa, enleva le tison, et s’aperçut avec effroi que ce n’était pas la braise qui avait brûlé le pied de la jeune fille, mais le pied de la jeune fille qui avait éteint la braise.

— Buvons ! dit-il.

— Buvons ! dit Arsène.

Et elle tendit son verre.

La seconde bouteille fut vidée.

Cependant Hoffmann sentait que l’ivresse du vin ne lui suffisait pas.

Il aperçut un piano.

— Bon !… s’écria-t-il.

Il avait compris la ressource que lui offrait l’ivresse de la musique.

Il s’élança vers le piano.

Puis sous ses doigts naquit tout naturellement l’air sur lequel Arsène dansait ce pas de trois dans l’opéra de Pâris, lorsqu’il l’avait vue pour la première fois.

Seulement, il semblait à Hoffmann que les cordes du piano étaient d’acier. L’instrument à lui seul rendait un bruit pareil à celui de tout un orchestre.

— Ah ! fit Hoffmann, à la bonne heure !