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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/102

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la princesse flora


— Par des épines, c’est possible ; mais, en tout cas, pas par celles de la sévérité. En vérité, Pravdine, tu es à mourir de rire. Tu n’aurais jamais fait tache dans une comédie classique, où tous tes confrères semblent être sortis de la même école, et s’être enrôlés la même année. Des épines sous des roses faites de satin, de velours et de dentelles ! Jamais Pinetti lui-même n’a montré à Saint-Pétersbourg des choses si rares. Ne pense pas, cependant, que je vais sonner devant toi les fanfares de mes victoires, comme un sous-lieutenant d’infanterie, et que je jurerai, par les livres saints de Kiev, qu’il n’existe pas une seule femme qui puisse résister à mes lunettes d’acier et à mes éperons d’argent. Tantôt le succès, près d’elles, est un caprice ; tantôt c’est un accident. Si parfois j’ai reçu quelques coups d’éventail sur les doigts, cela prouve tout simplement que j’ai été maladroit, mais non pas que les femmes aient été inexorables.

— Granitzine, Granitzine, souviens-toi du proverbe russe : « Humilité passe fierté. »