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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/115

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la princesse flora

année, ont fait faillite. Attends donc ! voyons… Mon Dieu, Seigneur ! donnez-moi, pour un moment, la chose que je vous ai si souvent prié de m’enlever : la mémoire !… La princesse Flora, hum ! Le prince Pierre – c’est bien cela, – gros et simple. Elle, belle et rêveuse, mêle de l’huile avec du vin de Champagne, et je te dirais sa bonne aventure comme avec des cartes. Bon ! je tiens mon valet de cœur.

Pravdine frissonna.

— Tu le tiens ? demanda-t-il ; il existe donc ?

— Pardieu ! c’est un diplomate, un poëte, un archiviste bouclé du ministère des affaires étrangères. Tout poëte a une muse, – le moyen d’avoir l’inspiration sans muse ? – Celle du nôtre est la princesse Flora. Mais il n’y a, en vérité, qu’un aveugle qui pourrait ne pas voir comme il papillonne autour d’elle, le tournesol ne pivote pas plus assidûment vers le soleil. Là où est la princesse, on le voit aussitôt pousser, pour ainsi dire, comme un champignon après la pluie. Au bal de l’ambassadeur d’Autriche, il lui a, pendant tout le cotillon,