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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/141

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la princesse flora

faction, leva les yeux sur le marbre et dit en rougissant :

— Plusieurs de mes amies prétendent qu’il y a quelques points d’analogie entre moi et cette statue ; mais j’avoue que les compliments des femmes m’inspirent peu de confiance.

— Fiez-vous au sentiment des hommes, princesse. Le cœur est un bon connaisseur. Ce n’est point la première fois que je me trouve aux pieds de cette Psyché. Il fut un temps où je venais l’admirer et lui raconter tout ce que je n’osais dire à son Sosie et que je ne pouvais garder en moi. Maintenant, oh ! maintenant, c’est une autre affaire : je suis venu l’accabler de reproches et répandre sur ce marbre insensible les pleurs d’un inexprimable chagrin. Vous avez vous-même fait appel à ma franchise, elle se montrera tout entière. Oui, princesse, ce n’est plus le moment de feindre ; d’ailleurs, le voudrais-je, que cela me serait impossible… Ne le niez point, ne dites point non : vous avez vu, vous saviez que je vous aimais ; vous n’avez pas compris, vous n’avez pas