Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apprécié mon cœur, un cœur qui débordait d’amour pour vous… Vous voyez ici ces trésors souverains ? Vous avez vu l’arsenal ? Là, chaque siècle a apporté son joyau, sa couronne, son armure, son souvenir… Ne riez point de la comparaison ; mon cœur est ce palais d’où j’aurais jeté à vos pieds mes sensations, mes idées, ma passion, toutes choses qui valaient des perles et de l’or… Vous auriez été la souveraine de mon âme et eussiez fait de moi ce que bon vous semblait. Vous m’eussiez dit : « Sois poète, » et, au bout d’une année, j’aurais incliné mon front couronné devant celle qui m’avait inspiré. La grandeur de mon amour n’était-elle pas une poésie ? N’y a-t-il point de semences en mon âme ? J’en aurais fait jaillir des étincelles, des sons, des pensées, et le monde m’eût répondu par des soupirs, des larmes et des applaudissements ! Eussiez-vous souhaité de me voir héros ? Qui aurait pu me résister ? Et j’aurais réchauffé votre cœur aux rayons de ma gloire. C’est peu ; je suis altéré d’action, j’ai de l’ambition dans l’âme, je suis un de ceux auxquels une voix intérieure dit : « Tu peux être puissant ! » Eh bien, j’aurais