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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/158

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milieu des champs, et l’autre dans la capitale. Les jeunes filles jouissent à Moscou d’une liberté beaucoup plus grande qu’à Saint-Pétersbourg, et, là où il y a liberté, il y a plus de naturel. C’est pourquoi les jeunes filles de Moscou m’offrent plus d’intérêt que les dames du bord de la Néva. Chez les premières, vous rencontrez souvent une charmante simplicité ; chez les secondes, plus de sagacité ; chez les premières, beaucoup de charme ; chez les secondes, le savoir-faire que donne la cour et le goût, plus enfant de l’habitude que du sentiment. En un mot, à Moscou, c’est l’harmonie ; à Saint-Pétersbourg, c’est le ton. À Moscou, on lit et l’on cultive beaucoup les langues étrangères. À Saint-Pétersbourg, on n’a point de temps pour la science, et la langue française est la seule qui domine. On ne se sert de l’italien que pour le chant ; on ne parle de Byron que par ouï-dire, et l’on craint de se désarticuler la mâchoire en apprenant la langue de Schiller.

En outre, il y a à Saint-Pétersbourg un si grand nombre de régiments de la garde, tant de diplomates,