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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/159

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tant d’employés de tous grades, tant de parades, de promenades, de spectacles, de visites, de réceptions, que, la journée fût-elle de quarante-huit heures, on ne trouverait pas un moment à en distraire. À part cela, il règne encore à Moscou un certain parfum de la Russie ; sans offrir un grand caractère, cette ville a néanmoins son côté original, ses croyances, ses miracles, ses coutumes ; on y retrouve de l’ancien.

À Saint-Pétersbourg, tout est neuf, tout est à l’enchère. Ce n’est ni le monde ni l’accent russes. Sur les places se coudoient toutes les nations. Dans les carrefours, les signori vendent des parapluies ; et le long des quais flânent les Anglais, les mains dans les poches et le goddam aux lèvres ; sur les perrons piétinent les Français, et au rez-de-chaussée s’agitent les Allemands. Le kalatch russe y est étranger ; la barbe patriarcale se faufile le long du mur, fort heureuse si elle n’est point heurtée par une sentinelle ou écrasée par le timon de la voiture de