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la princesse flora

porte seulement dans la maison la fatigue de son service et l’ennui de ses recherches, et, quand mon amour demande un peu de réciprocité, il me fait un compliment. Ai-je besoin de parures, de chevaux, d’un équipage, il ne me refuse rien, il ouvre sa bourse, il la vide, il jette l’argent à poignées. Quelque part que je veuille aller, il me dit : « Va, » sans me demander pourquoi je ne lui dis pas de venir avec moi. Mais, hélas ! son sourire et ses caresses seraient mon plus cher cadeau, et, pour attendre un baiser de lui, je resterais toute une semaine à la maison.

Tu diras, ma chère, que c’est une injustice de ma part. Non, mon ange, c’est de l’impatience ; et, probablement, cette impatience passera-t-elle avec le temps. J’ai voulu seulement te dire en passant qu’il est triste, bien triste, d’avoir des désirs matériels qui sont accomplis aussitôt qu’exprimés, tandis qu’un désir, mais qui vient du cœur celui-là, reste sans réponse et sans espérance. Mon cœur se glace en s’appuyant sur cette froide étoile d’or. Où est donc l’amour, la tendresse ? où est même la simple amitié qui le réchauffera d’une heure de sympathie ?