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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/168

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ciel, et la grandeur de l’ombre qu’il projette sur un blason. Je vous avoue que je n’ai jamais bien compris les degrés de l’amour par Réaumur. J’ai mis de l’orgueil à aimer sans mesure, à me donner tout entier ; c’est ainsi que j’aime, c’est ainsi que j’aurais souhaiter d’être aimé ; mais pas autrement. Vous me verriez perdre la raison, que vous ne voudriez point vous départir de vos sots préjugés !… Vous souvient-il d’une lettre où je vous écrivais : « Ne lisez pas plus loin, ou accomplissez ce qui est écrit plus loin ?… » Pourquoi aviez-vous violé cette demande et repoussé la prière ? Pourtant, ne croyez pas, princesse, que je compte pour rien vos caresses, votre esprit, votre mérite ! Oh ! personne au monde ne saurait apprécier mieux que je ne le fais vos charmes et votre condescendance à mon égard. Mais l’amour se nourrit de victimes, se prouve par des sacrifices ; tout ou rien est sa devise, et je suis torturé par votre demi-dureté, humilié par vos demi-faveurs.

— Mon Dieu ! comment ai-je pu aimer un homme aussi impitoyable ?

— Aimer !… Cessons cette conversation, princesse.