Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ou un bracelet de ce nom ? car il y a bien, n’est-ce pas, des soupirs, des repentirs et des souvenirs offerts aux amateurs chez les orfèvres ? Le désespoir !…

La princesse leva sur Pravdine ses yeux baignés de larmes, et, avec une expression de reproche :

— Celui qui connaît si mal le passé a tort de se poser en prophète, dit-elle. Soyez fier de votre dureté, capitaine ; vantez-vous de votre exploit ; riez du pauvre cœur que vous avez brisé. Oui, vous me tuez parce que je n’ai apporté que de chastes fruits sur l’autel de l’amour !… Soyez fratricide par reconnaissance de ce que je vous ai aimé comme un frère.

— Comme un frère, dites-vous ? Mais les chagrins fraternels n’exigent-ils point aussi la séparation ? Du reste, je ne suis pas venu pour compter avec vous, princesse, ni pour vous faire des reproches, ni pour vous adresser des prières ; je n’attends qu’un salut d’adieu… pas un demi-mot, pas un demi-regard au delà.