Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/172

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comme un enfant, mêlant à ses larmes des paroles d’un profond repentir.

— Flora, pardonne-moi, disait-il serrant les genoux et baisant les pieds de la jeune femme. Mon ange innocent, je t’ai offensée sans savoir ce que je faisais et ce que je disais ! je suis fou, mais mon cœur est bon ; il n’a été pour rien dans tout cela ; le cœur peut-il être mauvais lorsqu’il est rempli d’amour, et d’amour pour toi ? L’ardeur seule de mon sang est cause de ma folie. Je voudrais racheter chacune de tes larmes au prix de mon existence, au prix de mon bonheur. Mais que dis-je, le bonheur ! il n’y en a plus pour moi. Nos deux cœurs étaient éclos sur la même branche ; ils auraient dû fleurir ensemble ; mais le destin les a cueillis et les a séparés ! Que l’Océan roule entre nous ; qu’il fasse mugir ses vagues furieuses, il n’éteindra point mon amour ; mais il faut que toi, le trésor de mon âme, tu sois à l’abri de cet incendie. Je vais partir ; ne dis pas non, mon ange ; je ne puis, je ne dois pas rester. Ce départ est indispensable à ton salut et au mien, à ma raison et à ton honneur. Adieu !… Oh ! combien est