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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/177

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mais on lui confia plusieurs missions et on lui permit d’aller jusqu’en Angleterre sur la frégate l’Espérance.

Tout cela s’était fait si rapidement, que le prince Pierre en était à se demander d’où pouvait lui venir une si brusque passion pour la mer.

Néanmoins, il est présumable que les préparatifs du prince auraient duré jusqu’à l’hiver, car tantôt il manquait du bouillon de gibier, ou des gelinottes, ou de vrais piccalilli, tantôt on ne pouvait trouver les boîtes de fer-blanc nécessaires à toutes ces provisions de bouche. La princesse, au contraire, ne fut pas longue à ses préparatifs ; elle n’avait à emballer que son cœur, et, comme toute femme amoureuse, elle pouvait dire : Omnia mecum porto, je porte tout avec moi !

— Je suis prête, mon ami, dit-elle un matin, de sa voix la plus caressante, à son époux, qui paraissait plongé dans de profondes préoccupations. La frégate ne nous attendra point ; demain, sans faute, il faut que nous y soyons.

Ce laconisme ne plut pas infiniment au prince Pierre, qui commençait déjà à réfléchir que, malgré