Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/186

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allemands : « Est-il das immerwahrende Nichts, ou bien das immerwahrende Alles ? » Mais je le sens partout, en tout, en en moi-même ; et alors tout le globe terrestre me paraît moins grand et moins précieux que la plus vulgaire pièce de monnaie. Mais la vie, semblable au serpent boa, darde sur moi son œil fascinateur, et moi, pareil à l’alouette, je me laisse tomber du ciel dans sa gueule !

Et toi, mer, impétueuse amie de ma jeunesse ! avec quelle fougue je t’aimais naguère, et combien je te suis resté fidèle jusqu’à ce jour ! Dans mon enfance, j’ai joué avec l’eau jaillissante de tes vagues ; dans ma jeunesse, j’ai admiré du haut des mâts ton calme transparent et tes violentes colères. Les jours que j’ai passés sur le tillac, loin de l’air étouffant du stupide pédantisme des villes, ces jours-là ont été mes jours de fête.

Je me rappelle qu’une fois le lieutenant de quart me donna, en plaisantant, le porte-voix pour commander la manœuvre ; il s’agissait de tourner, et avec quelle joie immodérée je commandai :