Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/201

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comme dans le verre d’un cosmorama. Le lointain jetait un voile bleu sur tous les objets. La terre exhalait les fraîches senteurs de l’automne. Un calme parfait régnait dans le ciel et sur la mer ; mais bientôt de gris nuages apparurent à l’horizon ; la mer houleuse s’engouffra en grondant dans le détroit. Les parties occidentales de ses vagues, s’élevant de plus en plus aiguës, présagèrent un vent violent de l’Océan.

Le jour baissait, Nil-Paulovitch, murmurant entre ses dents, observait d’un air anxieux le ciel assombri et la mer troublée. Il était de quart.

— N’ordonnez-vous point, capitaine, de serrer, nos bonnettes ? Bien entendu le voile de perroquet pouvait suivre la même route ? demanda-t-il à Pravdine.

— Donnez-en l’ordre, répondit celui-ci avec indifférence, bien que je n’en voie point la nécessité ; regardez nos voiles ; elles sont presque en ralingue.

— Effectivement, interrompit Nil-Paulovitch légèrement piqué de la remarque, elles n’ont pas plus de ventre que n’en montre le tablier d’une enfant de