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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/203

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— Le risque est une noble chose, Nil-Paulovitch ! N’étions-nous point ensemble sur un vieux treillage pourri, entre les montagnes de glace, dans l’océan du Sud, et avions-nous peur d’aller en avant, toujours en avant ? Souvent, alors que, relevé de quart, on commençait à s’endormir, on se réveillait jeté hors du hamac, et, à travers les joints du bâtiment, on pouvait facilement compter les étoiles. « Qu’est-ce ? demandait-on. – Nous avons heurté les glaçons… l’eau entre dans la cale, le roulis ébranle les carlingues des mâts ! – Eh bien, est-ce que nous coulons ? – Pas encore, » répondait-on d’en haut ! Et nous nous rendormions du sommeil des bienheureux.

— Cela est vrai, capitaine, nous dormions ; mais cela provenait de ce que vous n’étiez point alors commandant, ni moi premier lieutenant, comme à présent. Nous n’avions même pas la responsabilité de notre propre personne ; nous n’avions qu’à nous laisser choir sans ôter notre couverture, de crainte de nous refroidir. Maintenant, c’est une autre affaire : Dieu et l’empereur exigent le salut du vaisseau,