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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/221

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ravir la seule joie qu’elle renfermât pour moi, l’amour de ma femme ! en un mot, monsieur, vous m’avez volé mon honneur, et vous croyez tout réparer en ajoutant, par un coup de pistolet, le meurtre à la trahison ! Écoutez, monsieur Pravdine, j’ai servi l’empereur sur le champ de bataille et je l’ai honorablement servi ; je ne suis point poltron ; mais je ne me battrai pas avec vous, monsieur, car vous en êtes indigne. Je ne me battrai point, parce que je ne veux déshonorer ni moi ni celle qui porte mon nom. Que cet événement meure entre nous ; mais, entre moi et elle, il n’y aura jamais, à partir de ce jour, moins de cent verstes de distance. La maîtresse d’autrui ne pourra plus jamais se dire ma femme. Nous nous séparerons ; elle est riche, elle trouvera facilement des consolations et des consolateurs. Je ne la reverrai plus, j’en fais le serment ! Nous laisserons croire au monde ce qu’il voudra, que nous nous sommes brouillés pour un fichu, pour une bague, que m’importe ?… Voilà tout ce que j’avais à vous dire, à vous, monsieur. Quant à cette femme ingrate, je ne lui ferai pas entendre un reproche,