Aller au contenu

Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elle ne mérite que le mépris. J’ai été bon, trop bon ; mais je n’ai point cette bonté qui supporte volontairement d’être trompé. J’espère vous rencontrer le moins possible sur mon chemin, et elle jamais ! Je pars pour Londres ; je vous laisse en tête-à-tête avec cette femme perverse et avec votre conscience, convaincu que vous ne serez pas longs à vous brouiller tous trois.

L’époux offensé mit une main sur ses yeux ; de grosses larmes filtrèrent bientôt entre ses doigts. Il se détourna brusquement et sortit.

Les yeux de la princesse étaient secs ; de bruyants sanglots soulevaient sa poitrine ; elle était à genoux sur le sol, la figure cachée dans un des coussins du divan.

Pravdine, les bras croisés, était debout ; plongé dans une sorte d’engourdissement, il ne put trouver un mot pour se défendre vis-à-vis du prince, car une voix intérieure l’accusait lui-même plus hautement encore que son accusateur ; il ne put prodiguer aucune consolation à la princesse, car il n’en trouvait aucune en lui. L’égoïsme de la passion