Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/226

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tard. Tu es libre maintenant de te rendre où bon te semble : pars immédiatement pour l’Italie ! J’irai te retrouver dans un des ports de la Méditerranée. Permets-moi de m’éloigner, cela est indispensable au salut des débris de mon honneur, au salut peut-être de cinq cents de mes camarades. Je te jure que demain au soir je serai dans tes bras… Regarde, l’orage s’apaise !…

La princesse plongea un long et profond regard dans les yeux de Pravdine.

— Tu ne me trompes pas, dit-elle avec un douloureux soupir ; mais le sort ne peut-il nous tromper ?… Oh ! ne pars pas… j’ai le pressentiment que nous ne nous reverrions plus… Du moins, ne me dis pas adieu, c’est un mot que je hais. Je remets mon cœur entre tes mains, Élie, et je confie le tien à Dieu.

Elle tomba à genoux devant la fenêtre, semblant supplier la mer furieuse de faire grâce à l’ami qu’elle lui confiait ; puis, son regard s’élevant vers le ciel, elle lui adressa une longue et fervente prière. Dans cette adorable figure, baignée de