Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/238

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m’a élevé ; elle m’a donné ses orageuses passions ; qu’elle les reprenne maintenant ; je ne puis plus trouver le repos que dans son insondable profondeur. Si je suis condamné à souffrir au delà du tombeau, que la souffrance soit impuissante contre mon cœur et mon corps ; qu’elle se contente de mon âme, cela est déjà suffisant… Ô Mort ! tu m’apparais souriante comme Flora… Arrive, arrive vite !

Il étendit les bras en faisant entendre une effrayante exclamation ; le délire l’avait repris.

— La fièvre l’envahit de nouveau, dit le docteur à l’oreille de Nil-Paulovitch ; nous allons employer les calmants, et demain il sera mens sana in corpore sano.

Il recouvrit soigneusement le malade.

Nil-Paulovitch quitta la cabine et remonta, afin de rafraîchir ses idées ébranlées par tant de pénibles impressions. Le soleil était à son déclin. On battait le rappel du soir ; les deux pavillons se balançaient mollement sous le souffle de la brise ; la nuit s’avançait calme et sereine, tandis que le cœur du brave