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la princesse flora

Que d’élégance, chère Sophie, dans le luxe des cabines ! quel goût parfait dans les décorations ! Les canons armaient les deux côtés du vaisseau ; les boulets étaient amassés près d’eux, en pyramides de grosses perles noires ; les lances, les haches et toutes les armes mortelles du vaisseau étaient pendues comme des ornements ; au milieu de ce vaste pont – je m’amuse, ma chère, à te tourmenter avec mes énigmes maritimes – ouvrait sa bouche une énorme écoutille, c’est-à-dire l’ouverture par laquelle les yeux peuvent apercevoir les tonneaux et la patte d’une ancre gigantesque, emblème de l’espérance qui reste toujours au fond de chaque chose.

Quant à mon mari, il était charmé. Il avait visité la cuisine de fer fondu, avec tous les ustensiles qui font les délices d’un gastronome. On lui avait apporté un morceau de viande qui était destiné au commun des matelots, et il avait redit cette phrase de Grimod de la Reynière : « À cette sauce, on mangerait son grand‑père. »

Enfin, le capitaine nous mena au fin fond de l’en-