Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
la princesse flora

bien longtemps sous les vagues. Enfin, une épaulette d’or étincela au milieu de l’écume, mais ce ne fut que pour un instant.

Je n’étais plus en état de rien voir, et, quand ce cri déchirant : « Il est perdu ! » retentit autour de moi, je m’évanouis tout à fait…

Oh ! comme il est bon de revenir à la vie quand l’âme sommeille encore et que le corps seul peut apprécier ce retour, quand aucune pensée triste n’a encore eu le temps de pénétrer dans l’esprit !

Tout cela m’arriva.

Mais, tout à coup, la réminiscence du péril que courait le brave capitaine serra mon cœur comme un gantelet d’acier. J’ouvris les yeux avec un grand cri, et… devine qui était derrière moi, me secouant au visage l’eau dont il était trempé…

Je vois que tu as deviné, chère cousine.

Eh bien, oui, c’était lui !

Je ferme ma lettre comme je fermai alors mes yeux, pour avoir un instant de plus à jouir d’un si doux rêve. J’étais si heureuse !

Oh ! pour que Dieu me permette d’abandonner