Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/223

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cette merveille. C’est pourquoi j’ose vous supplier de la venir prendre vous-même.

» Mon désir est qu’elle s’appelle Rosa Barlænsis.

» Elle vient de s’ouvrir ; elle est parfaitement noire… Venez M. le président, venez.

» J’ai l’honneur d’être votre humble servante.

» Rosa Gryphus. »

— C’est cela, c’est cela, chère Rosa. Cette lettre est à merveille. Je ne l’eusse point écrite avec cette simplicité. Au congrès, vous donnerez tous les renseignements qui vous seront demandés. On saura comment la tulipe a été créée, à combien de soins, de veilles, de craintes, elle a donné lieu ; mais, pour le moment, Rosa, pas un instant à perdre… Le messager ! le messager !

— Comment s’appelle le président ?

— Donnez que je mette l’adresse. Oh ! il est bien connu. C’est mynheer van Herysen, le bourgmestre de Harlem… Donnez, Rosa, donnez.

Et, d’une main tremblante, Cornélius écrivit sur la lettre :

« À mynheer Peters van Herysen, bourgmestre et président de la Société horticole de Harlem. »

— Et maintenant, allez, Rosa, allez, dit Cornélius ; et mettons-nous sous la garde de Dieu, qui jusqu’ici nous a si bien gardés.