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Cette maison est située via Ricciarda, n° 752, proche de l’église San-Martino, en face de la tour de la Radia, appelée autrefois, sans qu’on ait pu deviner l’étymologie de ce nom, la tour de la Bouche-de-Fer.

De ces six hommes dont nous venons d’esquisser rapidement la biographie, qui naquirent, vécurent ou moururent à Florence, et dont les noms glorieux sont devenus l’héritage du monde, cinq ont été presque constamment calomniés, fugitifs ou proscrits.

Un seul fut toujours riche, toujours honoré, toujours heureux.

Cet homme c’est Améric Vespucci, qui vola l’Amérique à Christophe Colomb.

L’ÉGLISE DE SANTA-CROCE.

Santa-Croce est le Panthéon de Florence ; c’est là qu’elle honore après leur mort ceux qu’elle a proscrits pendant leur vie. C’est là qu’après l’agitation de l’exil ses grands hommes trouvent au moins le repos de la tombe.

Il y a bonne compagnie de morts à Santa-Croce, et peut-être aucune autre église du monde ne présenterait-elle l’équivalent de trois noms pareils à ceux de Dante, de Machiavel et de Galilée, sans compter ceux de Taddeo Gaddi, de Filicaja et d’Alfieri.

Sainte-Croix date du treizième siècle ; c’est une de ces magnifiques montagnes de marbre sur lesquelles Arnolfo di Lasso, le grand architecte de la république, écrivait son nom. Vers 1250, c’est-à-dire entre la naissance de Cimabué et de Dante, les bourgeois, fatigués des insolences aristocratiques, s’y rassemblèrent un jour et résolurent de déposer le podestat. Ce qui fut dit fut fait. Le podestat fut déposé, et la république établie : les républiques étaient fort à la mode dans le treizième siècle.

Vue de l’extérieur, Santa-Croce présente un aspect assez médiocre. Sa façade, comme celles de la plupart des églises florentines, n’est point achevée et semble même plus fruste encore que les autres. Une fois qu’on a monté son perron et franchi son seuil, c’est autre chose : le vaste édifice s’offre