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En sortant de l’église, et en traversant la place, on va se heurter à un socle de marbre, couvert de bas-reliefs représentant des scènes de guerre ; ce socle est le piédestal d’une statue qui devait être élevée par Cosme Ier à son père Jean de Médicis, plus généralement connu sous le nom de Jean des Bandes-Noires. Le piédestal seul fut achevé : sans doute Cosme ne trouva pas le temps de faire la statue ; il est vrai qu’il ne régna que trente-sept ans.

Cela ne prouve-t-il pas que Cosme n’était pas beaucoup meilleur fils qu’il n’était bon père !


VII


LA GALERIE DES OFFICES À FLORENCE.

Ce fut Cosme Ier qui ayant fait venir Georges Vasari, lequel réunissait, à un degré médiocre il est vrai, les trois talens de peintre, de sculpteur et d’architecte, lui ordonna de bâtir, pour rassembler en un même palais les différentes branches de la magistrature, la galerie devenue si célèbre depuis sous le nom de Galerie des Offices.

Je ne sais pas si, pendant que Vasari travaillait à ce monument, il ne vint pas à Cosme Ier l’idée de lui donner sa destination actuelle ; ce que je sais, c’est que sa disposition intérieure est des plus singulières. Il renferme vingt chambres que longent trois gigantesques corridors.

Un de ces corridors est destiné à l’histoire chronologique de la peinture. Là on peut suivre toutes les périodes qu’elle a parcourues depuis sa naissance, sous Ricco di Candia, Cimabué et Giotto, jusqu’à sa décadence, sous Vasari et ses successeurs. Ces tableaux forment un tout parfaitement complet : aussi Vasari priait-il instamment Cosme Ier de ne jamais les disperser.