Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme la première, avec un fer quadrangulaire, et comme la première réputée mortelle ; enfin la cinquième, qui pénétrait dans la partie supérieure du bras gauche avec rupture du muscle deltoïde, causée par un simple couteau et considérée comme grave.

Desquelles blessures le susdit Lemmi mourut dans l’hôpital de Livourne le surlendemain, 20 janvier 1840, à cinq heures de l’après midi.

Cet assassinat commis, les meurtriers abandonnèrent la victime, et, continuant leur route par le bourg des Capucins, arrivèrent à la Pyramide, où deux d’entre eux se séparèrent des trois autres, et se portèrent impétueusement à la rencontre du nommé Jean Vanucchi, lequel causait avec un de ses amis ; mais à la vue d’un troisième individu qui venait se joindre aux deux premiers interlocuteurs, les assassins, pensant qu’ils auraient affaire à trop forte partie, puisqu’ils n’étaient que deux contre trois, retournèrent en arrière et rejoignirent leurs compagnons. Jean Vanucchi a déclaré qu’en voyant s’approcher de lui deux individus la figure teinte de noir, et avec des intentions aussi visiblement hostiles, il fit un vœu intérieur à Notre-Dame-de-Montenero, vœu dont il s’empressa de s’acquitter le lendemain envers la sainte image.

Les meurtriers abandonnèrent alors le bourg des Capucins et prirent le cours Royal, dans la direction de la villa Attias. Au bout de deux cent cinquante pas à peu près, un d’eux se détacha des quatre autres et s’introduisant dans la cour de Joseph Prataci, surnommé le Facteur, et l’ayant trouvé près de la porte, il lui porta une blessure dans la région lombaire droite ; blessure produite par un fer quadrangulaire, qui fut reconnue grave, et qui effectivement entraîna une incapacité de travail de quarante jours, et le mit pendant près de quinze jours en péril de mort.

Arrivés à la villa Attias, en face de la rue Léopold, à l’endroit même où lors des fêtes publiques ou élève la tribune du souverain, ces cinq furieux aperçurent Gaëtano Carrera et se précipitèrent sur lui, mais Gaëtano Carrera était un homme vigoureux, qui se débarrassa du premier qui l’atta-