qua par un coup de poing qui le renversa à terre, et qui échappa aux autres par la fuite.
Quelques instans après, et à peu de distance de cette tentative manquée, les mêmes individus rencontrèrent le septuagénaire Mazzini, qu’ils entourèrent aussitôt, et auquel l’un d’eux porta de face dans la région inguinale droite une blessure quadrangulaire, heureusement peu grave, attendu que le fer rencontra un bandage que portait ledit Mazzini, à cause d’une hernie dont il est affligé. Cependant le coup fut assez violent pour que Mazzini tombât à la renverse en criant au secours ; il en résulta que, soit que les assassins eussent peur que quelque patrouille n’accourût à ses cris, soit qu’ils le crussent plus grièvement blessé qu’il n’était effectivement, ils ne redoublèrent pas leurs coups et prirent la fuite.
Mais, comme nous l’avons dit, Mazzini n’était que légèrement blessé ; il se releva et se mit à suivre les assassins en criant : Au meurtre ! Arrivé à la rue Léopold, il rencontra une patrouille de chasseurs de la police et leur désigna les fuyards ; ceux-ci se mirent aussitôt à leur poursuite et en atteignirent deux : l’un qui parvint à s’échapper de leurs mains, l’autre qui essaya de faire résistance en portant au chasseur Nobili un coup de stylet dans la figure. Ce coup lui coupa la lèvre supérieure ; mais le chasseur Nobili ne lâcha point le meurtrier, et, l’ayant terrassé, le força de se rendre. En tombant, l’assassin avait jeté loin de lui son stylet, mais on le retrouva ; c’était un fer quadrangulaire, le même, selon toute probabilité, avec lequel avaient été portées les deux blessures de Lemmi et la blessure de Mazzini.
Le prisonnier était Angiolo Ghettini, lequel, par conséquent, outre l’accusation d’homicide volontaire, se présente encore devant la cour sous la prévention de résistance à main armée à la force publique. »
Voilà la série de crimes dont étaient, pour une seule soirée, accusés les nommés Ciolli, Ghettini, Mellini, Centini et Bianchini, sans compter ceux dont la vindicte publique les chargeait depuis dix-huit mois.
Je ne pus suivre ce procès, entraîné que je fus par des