parler des mérites de saint Zanobbi, et le voulut voir. Il l’invita donc à se rendre près de lui ; et saint Zanobbi, en fils soumis, s’empressa d’exécuter cet ordre et de se rendre aux pieds de Sa Sainteté. Saint Damase récompensa la prompte obéissance de saint Zanobbi en le nommant un des sept diacres de l’Église romaine.
Dieu ne tarda point à permettre qu’une preuve éclatante que cet honneur n’était point immérité partit au jour. Un jour que le saint pontife, en compagnie de son diacre Zanobbi, se rendait à Sainte-Marie au delà du Tibre, où Sa Sainteté devait dire la messe ce jour-là, il arriva que le préfet de Rome, dont le fils était tombé en paralysie, et avait épuisé, sans guérir, tout l’art des médecins, pensa qu’il ne lui restait d’espérance que dans un miracle, et fut illuminé de cette idée que ce miracle saint Zanobbi le pouvait faire. Il vint donc l’attendre sur son passage, et, tombant à ses pieds les larmes aux yeux, il le supplia au nom du Seigneur de rendre la santé à son fils. Humble et modeste comme il était, saint Zanobbi se récusa, déclarant qu’il se regardait comme trop insuffisant et trop indigne pour que Dieu daignât accomplir un miracle par ses mains. Mais le préfet insista tellement, que saint Zanobbi pensa qu’une plus longue résistance serait un doute de la puissance de Dieu, puisque Dieu se manifeste par qui il lui plaît, par les grands comme par les petits, par les dignes comme par les indignes. Il suivit donc le pauvre père, et, encouragé par le pontife lui-même, il s’agenouilla près du lit du malade, resta longtemps les mains jointes, les yeux au ciel, et absorbé par une profonde prière ; puis, se relevant, il traça du bout du doigt le signe de la croix sur le corps du malade, et le prenant par la main :
« Jeune homme, dit-il, si la volonté de Dieu est que tu te lèves et que tu guérisses, lève-toi et sois guéri. »
Et le jeune homme se leva aussitôt et alla se jeter dans les bras de son père à la grande admiration du peuple, du clergé et du pontife, qui, à partir de ce moment, commencèrent à regarder Zanobbi comme un saint ; opinion qui lui valut d’être envoyé par le pape à Constantinople pour combattre les hérésies qui commençaient à s’élever dans l’Église.