Aller au contenu

Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu avait donné à Zanobbi le don des miracles, et par conséquent l’avait fait participant à sa nature divine. Aussi Zanobbi, pensant que mieux valait combattre les hérétiques par les faits que par les paroles, et que les yeux sont plus promptement convaincus que les oreilles, débuta par se faire amener deux possédés que tous les médecins avaient inutilement tenté de guérir et tous les prêtres vainement essayé d’exorciser. Mais Zanobbi eut à peine prononcé le nom de Jésus à leur oreille et fait le signe de la croix sur leur corps, que les démons s’envolèrent en jetant un grand cri, et que les possédés, à jamais délivrés de la possession, tombèrent à genoux et rendirent grâce au Seigneur.

Un pareil début, comme on le pense bien, répandit le nom de Zanobbi dans toute l’Église et parmi tout le clergé de Constantinople. Depuis le temps des apôtres les miracles devenaient rares, et il était évident que ceux à qui Dieu en conservait le don étaient ses serviteurs bien-aimés. Chacun s’empressa donc d’écouter les paroles de l’évêque de Florence ; et l’hérésie, qui avait commencé de montrer sa tête au milieu de la sainte Eglise, disparut, sinon pour toujours, du moins momentanément.

Mais le moment approchait où Notre Seigneur Jésus-Christ allait permettre que la sainteté de Zanobbi éclatât dans tout son jour, en lui donnant l’occasion de faire un miracle pareil à celui qu’il avait fait lui-même en ressuscitant la fille de Zaïre chez les Géraséniens, et le frère de Marthe à Béthanie.

Zanobbi était revenu à Florence après son voyage d’Orient, et continuait, à la gloire de Dieu et à la propagation de sa renommée, de rendre la vue aux aveugles, la raison aux possédés et le mouvement aux paralytiques, lorsqu’une femme française, qui allait à Rome avec son fils pour accomplir un pèlerinage promis, fut forcée de s’arrêter à Florence, le jeune homme, fatigué du voyage, étant trop souffrant pour continuer son chemin.

Cette femme était une sainte créature, pleine de foi et de piété ; elle entendit parler des grandes vertus de Zanobbi et voulut le voir. Zanobbi fut pour elle ce qu’il était pour tous, le consolateur et le soutien des affligés, et la pèlerine recon-