Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/176

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La mère jeta un grand cri de joie et de reconnaissance : l’enfant venait de rouvrir les yeux ; puis le dernier mot qui était sorti de sa bouche en sortit encore le premier, et l’enfant s’écria : — Ma mère !

Aussitôt tout le peuple se mit à louer Dieu, disant : Benedictus es, Domine, Deus patrum nostrorum, et laudabilis, et gloriasus in sæcula, que per sanctos mirabilia eperari non cessas. — C’est-à-dire : Sois béni, ô Dieu de nos pères ! sois béni et loué dans tous les siècles, toi qui ne cesses d’opérer des miracles par l’intermédiaire de tes saints !

Et tous ainsi chantant, et la mère tenant son fils par la main, ils accompagnèrent le saint homme jusqu’à l’archevêché. Puis la mère et l’enfant partirent pour la France, où tous deux arrivèrent en bonne santé, glorifiant le nom du Seigneur et celui du saint évêque qui les avait réunis l’un à l’autre quand ils se croyaient séparés pour jamais. À l’endroit même où le miracle eut lieu, c’est-à-dire au pied du palais Altoviti, on voit encore aujourd’hui une pierre où est gravée cette inscription :

 B. Zenobbus puerum sibi a matre
Gallica Romæ eunti
Creditum, atque interea mortnum,
Dura sibi urbem lustranti eadem
Reversa hoe loco conquerens
Occurrit, signo cruels ad vitam revocat,
Anno sal. cccc.

À son tour, après une vie toute de bonnes œuvres, saint Zanobbi mourut, mais comme il devait mourir, consolant et bénissant jusqu’à sa dernière heure. Ce fut vers l’an 425, disent les uns, et 426, disent les autres, qu’arriva cet événement, qui plongea Florence dans le deuil. Son corps, embaumé avec les parfums les plus riches et les aromates les plus précieux, fut déposé dans le cercueil revêtu de ses habits pontificaux, et transporté, ainsi qu’il l’avait demandé lui même, dans l’église de Saint-Laurent.

Mais trois ans après, saint Zanobbi ayant été canonisé, son successeur, qui se nommait André, et qui était un homme d’une piété suprême, résolut de lui rendre les honneurs qui