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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/181

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mation, on retrouva ces feuilles aussi vertes et ces fleurs aussi fraîches que le jour où elles avaient été cueillies.

À l’instant le pape Eugène fut prévenu de l’événement, et se rendit, avec tout le collège des cardinaux, des évêques et des archevêques, dans les souterrains du Dôme, où il trouva à genoux autour du cercueil les ouvriers qui l’avaient exhumé les prêtres qui tenaient les flambeaux, et le préposé Jean Spinellino, lesquels ne pouvaient croire à ce qu’ils voyaient, et remerciaient le Seigneur qui avait daigné donner en présence du saint-père lui-même cette preuve que son esprit n’avait pas encore abandonné la terre.

Le lendemain, la translation des reliques eut lieu ; et, après huit jours d’adoration sur le maître-autel, le corps du saint fut transporté dans la chapelle souterraine qui lui avait été destinée.

Aujourd’hui encore, outre les reliques du saint que l’on adore dans la cathédrale, on conserve trois choses révérées comme sacrées : son anneau épiscopal, propriété de la famille Girolami ; le buste d’argent qui renferme un os de sa tête, et le chapeau que portait habituellement le saint, fait en forme d’un chapeau de cardinal. Le chapeau se conserve dans l’église de San-Giovanni-Batista, dite della Calza, et située près de la porte Romaine. Il jouit toujours d’une grande réputation, et journellement les malades l’envoient chercher, comme on envoie chercher à Rome le saint Bambino d’Ara-Cœli.

Le buste est au Dôme : le 25 mai de chaque année, on apporte des bouquets de roses qui, sanctifiés par son contact, deviennent pour tout le reste de l’année un remède certain contre les douleurs rhumatismales, les affections des yeux, et surtout les maux de tête.

Quant à l’anneau de saint-Zanobbi, il fit, vers la fin du quinzième siècle, c’est-à-dire cinquante ans environ après les événemens que nous venons de raconter, un voyage en France par lequel nous terminerons cette légende.

Notre bon roi Louis XI était fort malade ; et comme il avait déjà grandement usé du crédit de Notre-Dame-d’Embrun, de saint Michel et de saint Jacques, ses patrons habituels, il eut la crainte, s’il s’adressait à eux, que lassés de