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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/184

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manda au chapelain qu’il lui confiât l’anneau ; mais celui-ci lui dit alors à quelles conditions formelles l’anneau lui était envoyé. C’était ce que lui expliquait dans sa lettre Laurent le Magnifique.

Le roi ordonna à Olivier Le Daim de ramasser la lettre et de lui en faire la lecture : Olivier obéit, et Louis XI l’écouta d’un bout à l’autre, secouant la tête du haut en bas en signe d’adhésion, et de temps en temps se retournant pour baiser l’anneau et pour faire encore avec lui le signe de la croix.

Puis on porta le roi dans son lit, le chapelain tenant la chaîne, et le roi tenant l’anneau. Et comme le roi ne voulait pas quitter l’anneau et que le chapelain ne voulait pas quitter la chaîne, le chapelain s’assit au chevet du roi, où il resta trois jours et trois nuits, buvant, mangeant et dormant à la même place. Car pendant ces trois jours et ces trois nuits le malade ne voulut point quitter la bague, ne cessant de la baiser, de faire des signes de croix avec elle, et de prier le bienheureux saint Zanobbi de lui rendre la santé. Or, au bout de trois jours, le bon roi Louis XI était, sinon guéri, du moins hors de danger.

Alors il rendit la liberté au chapelain, lui fit force cadeaux, et ordonna que son orfèvre particulier exécutât, pour renfermer la bague miraculeuse, un des plus riches reliquaires qui eussent jamais été vus.

Et le chapelain revint à Florence, rapportant non-seulement l’anneau du saint, sur lequel il avait fait si bonne garde, mais encore le reliquaire donné par le bon roi Louis XI, lequel était si précieux, que, du prix qu’en tira la famille Girolami, elle fonda au Dôme un canonicat.