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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/218

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à son adresse. Torregiani la décacheta et vit, à son grand étonnement, qu’elle contenait l’ordre de lier les pieds et les mains au seigneur Francesco de Castrès, de le jeter dans une charrette, et de le faire conduire immédiatement hors des frontières de Toscane, avec défense, sous peine de la vie, d’y rentrer jamais. Le chambellan ne savait pas ce que c’était que de discuter un ordre du prince ; il fit entrer deux soldats, leur livra le chanteur, qui, convenablement ficelé des pieds à la tête, fut reconduit jusqu’aux limites des états pontificaux, avec permission d’aller en avant tant que bon lui semblerait, mais avec défense de jamais revenir en arrière. L’invitation était positive ; aussi produisit-elle un tel effet sur le pauvre soprano, dont le courage n’était pas la qualité essentielle, qu’il courut tout d’un trait jusqu’à Rome, où, quelques jours après, il mourut des suites de sa peur.

Là se termine l’histoire politique, pittoresque et scandaleuse de Poggio a Cajano, qui, à l’extinction de la branche des Médicis, passa, comme les autres biens de la couronne, entre les mains de la maison de Lorraine.

Aujourd’hui il appartient à Son Altesse le grand-duc Léopold, qui l’habite un ou deux mois de l’année, et qui, tout le reste du temps, l’abandonne avec sa bonté ordinaire à la curiosité des étrangers qui viennent y chercher la trace des différens événemens que nous avons racontés.


xiv

QUARTO.


Quarto n’est ni un palais ni un château, c’est une simple villa. Quarto n’a ni vieilles traditions, ni légende gothique. L’illustration de Quarto est contemporaine ; ses souvenirs dateront de l’époque actuelle. Quarto est la de-