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peintes simplement à la détrempe. Une de ces chambres est consacré au bal, les autres au billard et au whist.

Lorsque nous entrâmes, la cour venait d’arriver. Les différens ambassadeurs attendaient leurs compatriotes respectifs dans la première pièce, et les présentaient successivement au chambellan de service. C’était tout le cérémonial. Cette formalité accomplie, ils pouvaient entrer dans la salle du bal. Rien, au reste, ne distingue le grand-duc et sa famille de ceux qui les entourent ; toute la différence qu’il y a entre eux et les autres invités, c’est que des fauteuils sont réservés aux archiduchesses, et qu’au lieu d’attendre les invitations, elles choisissent elles-mêmes et l’ont invité par leurs chambellans les cavaliers avec lesquels elles désirent danser. Ces invitations ne sortent pas d’un très petit cercle, et s’adressent ordinairement aux personnages qui occupent des charges au palais Pitti. Les privilégiés sont donc, en général, les fils du prince Corsini, les fils du comte Martelli, le marquis Torrigiani, et le comte Cellani. Il va sans dire que, s’il y a dans la salle quelque prince étranger, les invitations vont à lui de préférence.

À trois heures, la cour quitta le bal, ce qui n’empêcha point les acharnés de continuer de danser. Comme nous n’étions point de ceux-là, nous nous retirâmes immédiatement, et regagnâmes notre palazzo.

La journée du 25 était un peu moins chargée que celle du 24, il n’y avait que Corso, course de barberi, et Pergola. Nous étions en outre invités, comme nous l’avons dit, à dîner chez le prince Corsini. Il y avait donc moyen de faire face à tout.

Le Corso était le même que les deux jours précédens ; je n’ai plus rien à en dire à mes lecteurs. À trois heures, nous étions chez le prince Corsini ; le dîner avait été avancé d’une heure ou deux, afin que nous pussions assister à la course des barberi.

Une des choses les plus rares à rencontrer à l’étranger est, pour un Français, cette bonne et franche causerie parisienne, dont on ne sent le prix que lorsqu’on l’a perdue et qu’on la cherche vainement. Je me rappelle qu’un jour une provinciale demandait devant moi à madame Nodier, qui lui