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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/31

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diquer le vainqueur, le nombre des coups correspondant toujours à son numéro.

Au signal donné la corde tomba, les cinq chevaux partirent au galop et disparurent dans Borgo-Ognisanti. Cinq ou six minutes après on entendit deux coups de canon, c’était le no 2 qui avait gagné. Aussitôt tout le peuple se dispersa, et cela sans bruit, sans rumeur ; s’écoulant, non pas comme l’eau d’un torrent, mais comme l’eau d’un lac ; joyeux cependant, mais joyeux de cette joie intérieure qui n’a pas besoin pour se compléter ou plutôt pour s’étourdir d’une bruyante expression. Tout peuple qui s’amuse à grand bruit est un peuple qui souffre.

Le spectacle en lui-même n’avait pas duré cinq secondes, et cependant la ville s’était mise sur pied pour y assister. C’est que, comme nous l’avons déjà dit, tout est prétexte à spectacle à Florence. On s’y amuse plus du plaisir que l’on aura ou du plaisir que l’on a eu que du plaisir que l’on a.

La journée se termina par la Pergola pour l’aristocratie, par le cocomero pour les bourgeois, et par le théâtre de Borgo-Ognisanti et de la Piazza-Vecchia pour le peuple.

Il y eut bien le lendemain et le surlendemain quelques restes de fête, comme après les tremblemens de terre le sol est quelque temps encore à frémir ; mais bientôt tout rentra dans son état ordinaire ; enfin les grandes chaleurs de juillet arrivèrent, et chacun partit pour les eaux de Lucques, de Via-Reggio ou de Monte-Cattini.


ii

LE PALAIS PITTI

Malheureusement, comme nous étions loin d’avoir fini notre exploration, interrompue par les fêtes de la Saint Jean,