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pour 40,000 livres de charbon, et mangé pour 50,056 francs de confitures.

Onze mois après ces fêtes, la grande-duchesse accoucha au palais Pitti d’un fils qui reçut le nom de Cosme, en mémoire de son illustre aïeul.

C’est à ce fils que commence la décadence de la maison des Médicis ; nous l’avons vue naître avec Jean de Médicis, grandir avec Cosme le Père de la patrie, fleurir avec Laurent le Magnifique, atteindre son apogée sous Cosme, demeurer respectée et puissante avec François et Ferdinand ; nous allons maintenant la voir décliner rapidement avec Cosme II, Ferdinand II, Cosme III et Jean Gaston, dans la personne duquel elle devait enfin s’éteindre, et disparaître non-seulement de l’horizon politique, mais encore de la surface de la terre.

Cosme II, l’aîné des neuf enfans que Ferdinand avait eus de Christine de Lorraine, hérita de son père des trois vertus qui, réunies dans un souverain, font le bonheur de son peuple : la générosité, la justice et la clémence. Il est vrai que tout cela était chez lui simple, sans élévation, et plutôt le résultat d’un bon naturel que d’une grande idée. Une admiration suprême pour son père le portait à l’imiter en tout : il fit ce qu’il put, mais en imitateur ; et par conséquent en homme qui, marchant derrière un autre homme, ne peut ni aller aussi loin ni monter aussi haut que celui qu’il suit.

Le règne qui commençait fut donc, comme le règne qui venait de finir, une époque de bonheur et de tranquillité pour le peuple, quoiqu’il fût facile de voir que le nouvel arbre des Médicis avait usé la plus grande partie de sa sève à produire Cosme Ier, et allait toujours s’affaiblissant. Tout fut, pendant huit ans que Cosme II demeura sur le trône de Toscane, une pâle copie de ce que, pendant vingt et un ans, avait été le règne de son père : il travailla aux fortifications de Livourne, comme son père y avait travaillé, il encouragea les sciences et les arts, comme son père les avait encouragés ; il continua d’assainir les marennes, comme son père les avait assainies. Au reste, comme son père Ferdinand et comme son grand-père Cosme le Grand, Cosme II fit tout ce qu’il put pour arrêter l’école florentine dans sa décadence ; dessinant lui-même d’une manière distinguée, il affection-