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Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/52

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grande-duchesse. Désolé de ce mauvais accueil, il repart aussitôt pour l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre et la France, reste au dehors, ne revient que rappelé par l’agonie de son père, monte sur le trône que sa mort laisse vacant ; mais alors l’absence et les ordres de Louis XIV ont produit leur effet. Un rapprochement s’opère entre les deux époux, et, le 24 mai 1674, anniversaire du jour où Cosme est monté sur le trône la princesse accouche au palais Pitti d’un second fils qui reçoit au baptême le nom de Jean-Gaston, son aïeul maternel.

Aussitôt la naissance de cet enfant, les dissensions conjugales recommencent ; mais alors Cosme, qui a deux fils et qui ne craint plus de voir éteindre sa race, perd l’espoir que la grande-duchesse change jamais de sentimens à son égard, et, lassé d’elle enfin comme depuis longtemps elle est lassée de lui, il lui permet de retourner en France, à la condition qu’elle entrera dans un couvent. Celui de Montmartre, dont Madelaine de Guise est abbesse, est choisi d’un commun accord : le 14 juin 1676, la grande-duchesse quitte donc la Toscane et revoit, après quinze années d’exil, sa France bien-aimée. Mais à peine de retour à Paris, elle déclare que son mari l’a chassée, et qu’elle ne se croit pas obligée de tenir la promesse de réclusion que, cédant à la force, elle lui a faite ; si bien que tout l’odieux de cette affaire retombe sur Cosme, que les princes voisins commencent à mépriser à cause de sa faiblesse, et que ses sujets commencent à haïr à cause de son orgueil.

Dès lors, toutes choses tournent d’une manière fatale pour Cosme ; il est évident qu’un mauvais génie pèse sur cette race, dont Dieu se retire, et que cette race en lutte avec lui succombera dans la lutte. Poursuivi par de tristes pressentimens, à peine Ferdinand est-il nubile qu’il le marie à Violente de Bavière, princesse vertueuse mais stérile ; si bien que cette stérilité devient pour le jeune grand-duc un prétexte à des débauches si inouïes et si réitérées, que bientôt au milieu d’elles sa santé se perd et sa vie s’éteint.

À la première annonce de la stérilité de Violente, Cosme se hâte de fiancer Jean-Gaston son second fils. Celui-ci part aussitôt pour Dusseldorf, où il doit épouser la jeune prin-