Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/91

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faite dans notre chapitre de l’Annunziata avec une grande pompe funèbre, à laquelle concourut toute l’Académie et toute la compagnie des Beaux-Arts. On se rendit à sa maison, on se rangea comme d’habitude, et lorsque tous les moines eurent défilé, quatre académiciens prirent le cercueil que l’on porta à l’Annunziata avec les mutations d’usage ; là, les cérémonies du culte divin ayant été accomplies, un frère entra qui, la veille de l’enterrement, avait reçu la mission de faire l’oraison funèbre à la louange dudit maître Benvenuto, oraison qui fut fort goûtée de tous ceux qui avaient suivi le défunt, non-seulement pour lui rendre les derniers devoirs, mais encore dans l’espérance d’entendre faire son éloge. Et le tout fut fait avec un grand appareil de cierges et de lumières, tant dans l’église que dans le chapitre. Je vais faire le compte des cierges que l’on donna à l’Académie. D’abord, les consuls reçurent chacun un cierge d’une livre ; les conseillers, les secrétaires et les camerlingues, chacun un cierge de huit onces ; le provéditeur, un cierge d’une livre ; enfin tous les autres, au nombre de cinquante, chacun un cierge de quatre onces. »

Qui croirait qu’après de si brillantes funérailles, si scrupuleusement enregistrées, la compagnie des Beaux-Arts a oublié une chose : c’est de mettre le nom de Benvenuto Cellini sur sa tombe ! Ce qui fait que, grâce à cet oubli, nul, dans tout Florence, ne peut montrer du doigt la place où fut enterré l’auteur du Persée.

MAISON D'AMÉRIC VESPUCE.

La maison qu’habita Améric Vespuce fait partie du couvent des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu. Cette inscription, scellée sur sa façade, perpétue la mémoire de l’heureux rival de Colomb :

Americco Vespuccio, patricio Florentino,

ob repertam Americam

Sui et patriæ nominis illustratori,

Amplificatori orbis terrarum.

In hac olim Vespuccio domo