Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/104

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voilà déjà que vous manquez à nos conventions.

— Laissez-moi le temps de m’habituer à ce nom, si doux qu’il soit.

— M’a-t-il donc tant coûté à moi ?

— Oh ! vous… m’écriai-je. Je vis que j’allais en dire trop. Dans deux heures, repris-je, tout sera préparé selon vos désirs. Puis je m’inclinai et je sortis.

Il n’y avait qu’un quart d’heure que je m’étais offert dans toute la sincérité de mon ame à jouer le rôle de frère, et déjà j’en ressentais toute la difficulté. Être le frère adoptif d’une femme jeune et belle est déjà chose difficile ; mais lorsqu’on a aimé cette femme, lorsqu’on l’a perdue, lorsqu’on l’a retrouvée seule et isolée, n’ayant d’appui que vous ; lorsque le bonheur auquel on n’aurait osé croire, car on le regardait comme un songe, est là près de vous en réalité, et qu’en étendant la main on le touche, alors, malgré la résolution