Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la retinrent sur le pont ; je lui montrai un banc, et nous nous assîmes l’un près de l’autre.

Tous deux nous avions le cœur si plein de nos pensées, que nous demeurâmes ainsi sans nous adresser la parole. J’avais laissé retomber ma tête sur ma poitrine, et je songeais avec étonnement à cette suite d’aventures étranges qui venaient de commencer pour moi, et dont la chaîne allait probablement s’étendre dans l’avenir. Je brûlais de savoir par quelle suite d’événemens la comtesse de Beuzeval, jeune, riche, aimée en apparence de son mari, en était arrivée à attendre, dans un des caveaux d’une abbaye en ruines, la mort à laquelle je l’avais arrachée. Dans quel but et pour quel résultat son mari avait-il fait courir le bruit de sa mort et exposé sur le lit mortuaire une étrangère à sa place ? Était-ce par jalousie ?… ce fut la première idée qui se présenta à mon esprit, elle était affreuse… Pauline aimer quelqu’un !… Oh ! alors voilà qui desenchan-