Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/118

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que ma sœur était réveillée et m’attendait pour prendre le thé : je la trouvai vêtue d’une robe très-simple qu’elle avait eu le temps de faire faire pendant les douze heures que nous étions restés au Havre. Elle était charmante ainsi.

— Regardez, me dit-elle en me voyant entrer, n’ai-je pas déjà bien le costume de mon emploi, et hésiterez-vous maintenant à me présenter comme une sous-maîtresse ?

— Je ferai tout ce que vous m’ordonnerez de faire, lui dis-je.

— Oh ! mais ce n’est pas ainsi que vous devez me parler, et si je suis à mon rôle, il me semble que vous oubliez le vôtre : les frères en général ne sont pas soumis aussi aveuglément aux volontés de leur sœur, et surtout les frères aînés. Vous vous trahirez, prenez garde.

— J’admire vraiment votre courage, lui dis-je, laissant tomber mes bras et la regardant : — la tristesse au fond du cœur, car vous souffrez de l’ame ; la pâleur sur le front, car vous souf-