Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/119

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frez du corps ; éloignée pour jamais de tout ce que vous aimez, vous me l’avez dit, vous avez la force de sourire. Tenez, pleurez, pleurez, j’aime mieux cela, et cela me fait moins de mal.

— Oui, vous avez raison, me dit-elle, et je suis une mauvaise comédienne. On voit mes larmes, n’est-ce pas, à travers mon sourire ? Mais j’avais pleuré pendant que vous n’y étiez pas, cela m’avait fait du bien ; de sorte qu’à un œil moins pénétrant, à un frère moins attentif j’aurais pu faire croire que j’avais déjà tout oublié.

— Oh ! soyez tranquille, madame, lui dis-je avec quelque amertume, car tous mes soupçons me revenaient, soyez tranquille, je ne le croirai jamais.

— Croyez-vous qu’on oublie sa mère quand on sait qu’elle vous croit morte et qu’elle pleure votre mort ?… Ô ma mère, ma pauvre mère ! s’écria la comtesse en fondant en larmes et en se laissant retomber sur le canapé.