Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/120

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— Voyez comme je suis égoïste, lui dis-je en m’approchant d’elle, je préfère vos larmes à votre sourire. Les larmes sont confiantes, et le sourire est dissimulé ; le sourire, c’est le voile sous lequel le cœur se cache pour mentir. Puis, quand vous pleurez, il me semble que vous avez besoin de moi pour essuyer vos pleurs… Quand vous pleurez, j’ai l’espoir que lentement, à force de soins, d’attentions, de respect, je vous consolerai, tandis que si vous étiez consolée déjà, quel espoir me resterait-il ?

— Tenez, Alfred, me dit la comtesse avec un sentiment profond de bienveillance et en m’appelant pour la première fois par mon nom, ne nous faisons pas une vaine guerre de mots ; il s’est passé entre nous des choses si étranges que nous sommes dispensés, vous de détours envers moi, moi de ruse envers vous. Soyez franc, interrogez-moi ; que voulez-vous savoir ? je vous répondrai.

— Oh ! vous êtes un ange, m’écriai-je, et moi je suis un fou ; je n’ai le droit de rien sa-