Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/122

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que vous souffriez, et beaucoup, pour me parler ainsi ; car en me parlant ainsi vous me prouvez que vous ne vous souvenez plus que je suis sous votre dépendance entière. Vous me faites honte pour moi ; vous me faites mal pour vous.

— Oh ! pardonnez-moi, pardonnez-moi, m’écriai-je en tombant à ses genoux ; mais vous savez que je vous ai aimée jeune fille, quoique je ne vous l’aie jamais dit ; vous savez que mon défaut de fortune seul m’a empêché d’aspirer à votre main ; et vous savez encore que depuis que je vous ai retrouvée, cet amour, endormi peut-être, mais jamais éteint, s’est réveillé plus ardent, plus vif que jamais. Vous le savez, car on n’a pas besoin de dire de pareilles choses pour qu’elles soient sues. Eh bien ! voilà ce qui fait que je souffre également à vous voir sourire et à vous voir pleurer ; c’est que quand vous souriez, vous me cachez quelque chose ; c’est que quand vous pleurez, vous m’avouez tout. Ah ! vous aimez, vous regrettez quelqu’un.