Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous vous trompez, me répondit la comtesse ; si j’ai aimé, je n’aime plus ; si je regrette quelqu’un, c’est ma mère !

— Oh ! Pauline ! Pauline ! m’écriai-je, me dites-vous vrai ? ne me trompez-vous pas ? Mon Dieu, mon Dieu !

— Croyez-vous que je sois capable d’acheter votre protection par un mensonge ?

— Oh ! le ciel m’en garde !… Mais d’où est venue la jalousie de votre mari ? car la jalousie seule a pu le porter à une pareille infamie.

— Écoutez, Alfred, un jour ou l’autre il aurait fallu que je vous avouasse ce terrible secret ; vous avez le droit de le connaître. Ce soir vous le saurez, ce soir vous lirez dans mon ame ; ce soir, vous disposerez de plus que de ma vie, car vous disposerez de mon honneur et de celui de toute ma famille, mais à une condition.

— Laquelle ? dites ; je l’accepte d’avance.

— Vous ne me parlerez plus de votre amour ; je vous promets, moi, de ne pas ou-