Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/138

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tés était réuni chez cette belle exilée de Milan. On chanta ; alors nos virtuoses de salon s’approchèrent tour à tour du piano. Tout ce que l’instrumentation a de science et le chant de méthode se réunirent d’abord pour charmer cette foule de dilettanti, étonnés toujours de rencontrer dans le monde ce fini d’exécution que l’on demande et qu’on trouve si rarement au théâtre ; puis quelqu’un parla de vous et prononça votre nom. Pourquoi mon cœur battit-il à ce nom que j’entendais pour la première fois ? La princesse se leva, vous prit par la main, et vous conduisit presque en victime à cet autel de la mélodie : dites-moi encore pourquoi, en vous voyant si confuse, eus-je un sentiment de crainte comme si vous étiez ma sœur, moi qui vous avais vue depuis un quart d’heure à peine. Oh ! je tremblai plus que vous, peut-être, et certes vous étiez loin de penser que dans toute cette foule il y avait un cœur frère de votre cœur, qui battait de votre crainte et